Guéry: «Kebir Ouaddar nous fait aimer le Maroc»
SPORTS ÉQUESTRES 2016-12-05Jérôme Guéry, intime de Kebir Ouaddar, sera une des attractions du Morocco Royal Tour, à El Jadida.
Jérôme Guery, 28e mondial, a foulé la piste du MRT pour la première fois ! Finaliste (18e) des JO à Rio, récent vainqueur du concours mythique du Grand Prix de La Baule avec son alezan aux yeux vairons, Grand Cru de Rozenberg, qu'on a pu admirer au Brésil, le pilier de l'équipe belge nous présentera, à El Jadida (13 au 16 octobre), trois de ses complices dont son épouse Patricia et 8 chevaux de sa propre écurie pour sa première au Maroc.
Cheval du?Maroc.- Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre première participation au MRT ?
Jérôme Guéry.- Cela faisait des années que j’en entendais parler, chacun me vantant la beauté de cette épreuve. Mais, c’est surtout Kebir Ouaddar qui, cet été aux JO, m’a convaincu. Kebir est un formidable porte-drapeau marocain pour l’équitation dans le monde et il nous fait aimer son pays pour lequel il a une véritable reconnaissance et affection. C’est un cavalier avec qui je m’entends excessivement bien, je connais ses valeurs et surtout sa grande honnêteté de cœur. C’est un homme qui a de la mémoire, il sait qui il est, d’où il vient et à qui il le doit. Ce sont des valeurs que nous partageons et surtout nous avons la même philosophie par rapport aux chevaux.
Quelle est cette philosophie ?
Certains cavaliers considèrent leur monture comme une voiture. Nous, nous sommes en osmose avec nos chevaux. Nous les respectons au plus haut point. Jamais, nous ne leur faisons porter nos échecs. Nous savons nous remettre en question. Kebir est un passionné. Il porte un amour sans bornes aux chevaux. Kebir a en plus cette qualité merveilleuse d’aimer avec profondeur les êtres humains et il n’y a pas de miracles, c’est le signe des grands champions. Il est souvent un exemple pour moi. C’est un battant, il veut gagner, c’est un des plus rapides. Il prend des risques. Il est très heureux face à la réussite mais il est surtout très heureux de la réussite des autres. C’est une philosophie qui me ressemble et nous ne pouvions que nous entendre.
Par contre, Kebir ne fait pas de l’élevage ce qui n’est pas votre cas...
On a des chemins de vie qui sont différents. C’est vrai que j’ai mon propre élevage. Notre sport est assez onéreux et il faut bien s’organiser.
Avez-vous noué des contacts commerciaux au Maroc?
J’ouvre le relationnel commercial. Le Maroc est de plus en plus présent dans le sport équestre. Je n’ai jamais fait de commerce avec le royaume. Le pays s’investit de plus en plus et il faut reconnaitre que présenter mes chevaux et notre travail ici est certainement une bonne chose pour notre écurie.
Vous semblez séduit par le MRT...
Au Maroc, nous avons huit chevaux avec dans l’esprit l’idée de les former. Le concours est formidable car il s’étend sur trois semaines et pour la formation des chevaux c’est idéal. Venir au Maroc est un choix que nous ne regrettons pas. L’organisation est parfaite. Les endroits sont magnifiques. Les organisateurs m’ont expliqué qu’à la première édition, il y avait dix cavaliers et que cette année ils ont dû en refuser. Preuve que le concours est sérieux et prend une place très importante dans le monde hippique. Les conditions de travail sont excellentes, les gens nous accueillent merveilleusement bien.
Quel regard portez-vous sur Quickly, le cheval de Kebir Ouaddar…
C’est un cheval que l’on rencontre une fois dans sa vie. C’est un cheval hors du commun avec une très grande personnalité. Une énergie unique. Kebir a eu la chance d’avoir Quickly jeune et de le former, mais ce cheval avait déjà un énorme potentiel. Le cheval est souvent le miroir de ce que l’on est. C’est un être vivant qui nous donne des leçons de vie. Kebir et Quickly forment un couple fantastique, ils se sont trouvés et c’est une véritable osmose. Ils sont redoutables et sont des concurrents terribles. Kebir est très reconnaissant et très admiratif de son Roi qui lui a permis de monter Quickly. Il sait ce qu’il doit à Sa Majesté et lorsqu’il m’en parle, il est ému aux larmes. Il admire l’humanité de Sa Majesté.